Alors qu’ArcInfo vient de licencier des employé-e-s, le Grand Conseil a accepté une motion urgente interpartis (dont le POP) qui demande au Conseil d’État de présenter un projet ancrant dans la loi une aide aux médias régionaux et prévoyant les montants nécessaire, ceci afin de maintenir un tissu médiatique impartial et de qualité dans notre canton. Il devra étudier notamment les variantes de l’aide directe, de l’aide indirecte et de la création d’un service public de presse.
Pour le groupe VertPOP, c’est le député popiste Julien Gressot qui a défendu la motion: « À l’heure où la désinformation se répand à large échelle ou les deep fake de plus en plus performantes entrent largement dans l’espace public ou la croyance en la platitude de la Terre se diffuse ou des États s’ingèrent dans la tenue des débats publics pour faire élire des candidats plus favorables à leurs propres intérêts, l’accès à une information objective et de qualité devient un enjeu démocratique majeur qui doit toutes et tous nous préoccuper. »
Pas question de soutenir aveuglément le groupe ESH Médias, propriétaire d’ArcInfio: « En 2010 déjà, le conseiller national Jean-Claude Rennwald s’inquiétait de l’entrée de ESH MEDIAS sur le marché de la presse écrite romande. ESH media appartient au groupe Hersant, dont le modèle d’affaire est celui de la concentration boulimique du plus grand nombre possible de médias. Jean-Claude Rennwald s’inquiétait des déboires du groupe au niveau français et se demandait s’il cela pouvait entraîner des conséquences sur le paysage médiatique romand. Or, près de 15 ans après, force est de constater que ces préoccupations étaient plus que pertinentes. Désormais le groupe français a fait l’objet d’une liquidation prononcée en 2020, laissant par là même sur le carreau de nombreux journaux et de nombreux emplois, notamment en Guyane française. Côté suisse, la concentration médiatique s’est poursuivie et les récentes annonces d’ESH Média ne sont pas des plus rassurantes et posent finalement la question médiatique de manière plus large. Nous le voyons également avec les nouvelles attaques contre la redevance qui participent de la même problématique », a argumenté Julien Gressot.
« C’est dans cette perspective, et non pas celle de défendre une entreprise multinationale dont l’unique but est le profit et la rentabilité, que le groupe VertPOP a cosigné cette motion qui demande d’agir afin de garantir l’accès à une presse libre, indépendante et de qualité. La poursuite d’une logique de marché conduira fatalement, à terme, à la disparition du paysage médiatique romand à l’heure où la proximité, la qualité de la couverture, les réflexions approfondies et la diversité des opinions, et donc à la qualité du débat public, sont de moins en moins garanties, au profit d’une logique de publireportage et d’articles sensationnalistes devant faire du clic à tout prix. »
Le Groupe VertPOP est également très sensible à la disparition d’emplois et affiche son soutien aux collaboratrices et collaborateurs concernés et souligne que la qualité de la presse demande des ressources, qui sont déjà aujourd’hui limités et que ce mouvement est des plus inquiétants.
Pour en finir avec les symboles extrémistes et stigmatisants
Le Grand Conseil a aussi approuvé une motion interpartis (dont le POP) qui demande au Conseil d’État d’élaborer une base légale punissant le fait d’utiliser, de porter, d’arborer et de diffuser publiquement des objets de propagande et des symboles racistes, faisant l’apologie de la violence, ou extrémistes, comme les moyens de propagande, les insignes ou les symboles nazis, se référant
notamment à une organisation visant à rabaisser ou dénigrer de façon systématique les membres d’une race, d’une ethnie ou d’une religion, en particulier des gestes, des slogans, des formes de salut, des signes et des
drapeaux, dans l’espace public neuchâtelois, sauf notamment à des fins pédagogiques.