Les siècles d’histoire migratoire du canton de Neuchâtel font sa richesse et sa fierté. Notre canton doit refuser le racisme et la domination d’une population sur une autre, pour devenir un espace prospère d’égalité socio-économique. Injuste et opportuniste, le dumping social et salarial doit être combattu notamment par le renforcement de l’inspection du travail. Ceci permettrait l’intégration des personnes étrangères sur le marché du travail, à égalité avec les Suisses. Celle-ci passe également par la reconnaissance des diplômes étrangers, l’accès aux cours de langue et la garantie d’un droit au séjour stable.
Le Service de la cohésion multiculturelle (COSM) et l’ensemble des structures qui œuvrent pour les personnes migrantes doivent ainsi être renforcées. Un accent particulier doit être mis sur l’enseignement des langues et cultures d’origine, engagement du POP dans la dernière législature, pour perfectionner les élèves et atténuer les ruptures intergénérationnelles dans les familles étrangères. Par des sorties scolaires et des enseignements spécifiques, l’école doit devenir un lieu de vie dans la diversité et l’égalité, reflet de notre projet de société.
Signature de bail, accès aux assurances, au compte bancaire… Les personnes sans-papiers ou en séjour précaire rencontrent trop d’obstacles dans leur travail et leur vie de famille. Une carte d’identité cantonale universelle, permettant de décliner son identité sans dévoiler son statut migratoire et d’accéder aux services de base, doit être mise en place. La régularisation des sans-papiers doit être organisée sur des critères plus étendus que ceux des opérations dites « Papyrus ». En effet, si ce type d’opération est utile pour une partie des sans-papiers, elle est insuffisante pour régulariser toutes les personnes qui vivent en famille et travaillent ici . Une mesure plus ouverte permettrait d’en finir réellement avec le travail au noir et l’exploitation de personnes qui se retrouvent tout simplement sans droits. Notons par ailleurs que dans de nombreuses situations, l’hébergement d’urgence, l’accès complet aux soins médicaux et l’assistance judiciaire sont insuffisants pour les personnes migrantes.
Enfin, une personne qui contribue socialement et financièrement à un canton doit pouvoir donner son avis sur la manière dont il est dirigé et participer à la vie politique. L’accès au droit de vote, au droit de siéger tant au législatif qu’à l’exécutif et à la naturalisation doivent donc être facilités.
Propositions
Concrètement, nous demandons :
■ Le renforcement de l’inspection du travail afin d’assurer l’égalité salariale et de conditions de travail entre Suisses et étranger·e·s
■ La régularisation des sans-papiers
■ La création d’une carte d’identité cantonale universelle garantissant les droits économiques et sociaux de tout·e·s
■ Des structures d’hébergement d’urgence accessibles à tout·e·s
■ Le renforcement des dispositifs d’accès aux soins médicaux et d’inscription aux assurances pour toutes les personnes migrantes
■ Le renforcement et l’extension de l’assistance judiciaire pour toutes les personnes migrantes ou précaires afin de garantir l’état de droit
■ Le renforcement et la diversification des enseignements en langues et cultures d’origine.
■ Le renforcement de structures d’assistance juridique et d’insertion professionnelle des personnes migrantes
■ La création d’un comité de vigilance contre le racisme apte à faire de la médiation, à alerter les autorités sur une situation ou à agir en justice
■ La réforme du Service des migrations et du contrôle des habitant·e·s pour privilégier les dispositifs de régularisation et mettre fin aux déportations