Le Parti ouvrier et Populaire du canton de Neuchâtel s’inquiète de la suppression annoncée de 40 emplois chez ESH Médias, qui possède notamment le titre ArcInfo. Il soutient sans les employé-e-s et en appelle à la responsabilité sociale de l’employeur. Le POP n’est toutefois pas surpris étant donné les logiques purement financières des grands groupes de la presse écrite. Cette situation découle d’un fonctionnement systémique qui démontre toutes ses failles, représentant un véritable défi pour les régions périphériques afin de maintenir une couverture, ce qui nécessite une intervention des pouvoirs publics. En effet, la présence d’une diversité médiatique et l’assurance de la liberté de la presse sont des conditions sine qua non à la qualité des débats publics, ce qui n’est pas possible dans une logique de rendement à tout prix et avec le risque d’une diminution de la variété de la presse. A l’heure où les recettes publicitaires s’amenuisent au profit des géants du numérique, les journaux sont appelés à augmenter le nombre d’abonnés. Or, ce n’est pas en diminuant ses effectifs qu’ESH Médias pourra garantir la qualité journalistique nécessaire à convaincre de nouveaux abonnés. Ces suppressions d’emplois et les risques de baisse de la redevance font planer de gros nuages sur notre fonctionnement démocratique. La diversité des médias est essentielle à la formation de l’opinion.
« Les diminutions incessantes de postes de travail dans le monde des médias est un réel danger pour notre démocratie. Celle-ci a besoin de médias ayant suffisamment de moyens pour proposer du journalisme de qualité. Dans le canton de Neuchâtel, nous avons pu observer ces 15 dernières années une diminution de la couverture des actualités locales par les professionnels des médias. Le POP regrette cette évolution », relève Julien Gressot, président du POP.
Il rappelle que le POP avait soutenu les employés de L’Express dans leur combat lors de la grève de 2008: « Le manque de soutien politique actuel est catastrophique. La baisse de la redevance mise en consultation ou l’insuffisante aide indirecte à la presse affaiblissent nos médias. Nous avons besoin, à Neuchâtel comme ailleurs, de médias qui fouillent, de manière la plus objective possible, qui critiquent leurs autorités, qui recherchent la vérité journalistique en recoupant les informations, qui racontent les réalités des habitants. Nous avons besoin de médias qui laissent suffisamment d’espace à la diversité des opinions, ce qui est d’ores et déjà problématique depuis de nombreuses années. Bref, nous avons plus que jamais besoin de professionnels bien formés qui puissent faire leur travail sereinement, dans
le respect des droits et devoirs des journalistes. La diminution de leurs ressources et la course aux clics sur le web pour faire du chiffre mettent en danger la nécessaire qualité. »
Le POP serait donc favorable à une intervention étatique en faveurdes médias, dont les modalités resteraient à définir, tout en veillant à la liberté et à l’indépendance de la presse.
Pour plus de renseignements :
Julien Gressot : président du PoP neuchâtelois et député, 079 608 94 86