La régularisation des sans-papiers passe la rampe du Grand Conseil

Le Grand Conseil neuchâtelois a accepté mardi 20 février à une large majorité (83 oui contre 8 non et 7 abstentions) le postulat interpartis sur proposition du POP demandant d’étudier la régularisation des sans-papiers. Le popiste Julien Gressot, à l’origine de ce texte, a rappelé qu’accéder au système de santé, ouvrir un compte en banque relève de la gageure pour les sans-papiers. « Le sort qui leur est réservé est inique. Ils sont une des population les plus précarisées alors qu’ils participent à la vie et à l’économie de notre société. C’est aussi une façon de lutter contre le travail au noir, contre le dumping ».

Le POP salue la décision du Grand Conseil. « Ce vote est historique! Neuchâtel entre dans le cercle restreint des cantons pionniers sur cette question. Les sans-papiers vivent à nos côtés depuis des années, mais sans aucune existence légale », a déclaré le popiste Julien Gressot au parlement. Cette régularisation doit permettre aux personnes concernées de s’insérer réellement dans la société à laquelle elle contribue activement et de lutter contre le travail au noir.

Julien Gressot, auteur du postulat et président du PoP neuchâtelois, rappelle la démarche: « Des personnes, des couples, des familles vivent dans le canton de Neuchâtel, bien souvent depuis fort longtemps, mais, pour diverses raisons liées à leur parcours de vie, ne bénéficient pas de statut légal, quand bien même elles contribuent à la vie sociale, économique et culturelle neuchâteloise. Cette situation permet d’exercer une pression à la baisse sur les salaires neuchâtelois, particulièrement dans certains secteurs d’activité comme l’hôtellerie-restauration, l’économie domestique ou encore la construction… »

Avec l’adoption du texte, le Conseil d’État doit étudier les modalités de mise en place de la régularisation de la population sans statut légal dans les limites de ses compétences et de la loi. Il peut s’appuyer sur l’opération « Papyrus » menée dans le canton de Genève. « Cela a permis de régulariser un nombre important de personnes et de familles vivant sur le territoire genevois dans des conditions de très grande précarité et travaillant, par nécessité, de manière illégale. Même si leurs revenus restent faibles, leurs perspectives de vie se sont améliorées et un autre point positif a été la mise en conformité de nombreux employeurs, selon une étude publiée avant Noël. La régularisation de personnes sans-papiers, menée dans le cadre strict de la Loi, a permis ainsi de lutter contre le travail au noir et de redonner une dignité à ces personnes qui vivent cachées, craignant le moindre accident ou coup du sort. Il est du devoir d’une société que de veiller à la santé et à la sécurité du plus faible de ses membres. »

Pour plus de renseignements :

Julien Gressot

Président du POP neuchâtelois

079 608 94 86