Le Parti ouvrier Populaire du canton de Neuchâtel a décidé mercredi 13 septembre de ne pas lancer de candidature à la succession de Laurent Kurth. Le PoP n’entend pas mettre de l’énergie dans une campagne dont les chances de succès seraient limitées alors que le parti est engagé dans la course aux Élections fédérales. Le PoP tient à critiquer une nouvelle fois l’entêtement du Conseil d’État à maintenir le calendrier qu’il avait établi. Il est particulièrement problématique que le gouvernement fasse fi de la recommandation votée par le Grand Conseil lors de la dernière session, demandant un report du scrutin.
Le président du PoP, Julien Gressot, explique la décision du Bureau du PoP : « Après une analyse approfondie de la situation et un sondage des sections locales, nous sommes arrivés à la conclusion que les conditions n’étaient pas réunies pour présenter une candidature, malgré le fait que la présence de la gauche combative au sein du gouvernement a tout son sens. Dans la configuration actuelle, les chances de succès auraient été relativement faibles tout en risquant d’affaiblir les dynamiques de gauche dans son ensemble au parlement et tout cela pour être de toute façon minoritaire dans un gouvernement de droite. De plus, nous n’avons ni les forces militantes, ni les ressources financières pour cumuler deux campagnes dans un laps de temps aussi si court et ainsi d’être en mesure de défendre sérieusement nos chances. Cette décision mûrement réfléchie est prise dans l’optique de préserver toutes nos chances pour les élections en cours et à venir.»
Le député réitère les critiques émises par le PoP et d’autres partis au Grand Conseil : «Si même la Confédération renonce à organiser des votations le 26 novembre en raison de la trop grande proximité temporelle avec les élections fédérales, on se demande bien pourquoi le Conseil d’État s’obstine à vouloir organiser et maintenir le scrutin électoral pour la succession de Laurent Kurth le 26 novembre, avec un second tour le 17 décembre ce qui est loin d’être idéal. C’est d’autant moins compréhensible que le Grand Conseil a voté une recommandation demandant son report et que d’autres créneaux étaient envisageables. Ce calendrier, qui est en réalité une stratégie politique, coupe l’herbe sous les pieds de candidat-e-s en campagne pour les Fédérales et ne permet pas aux partis de réfléchir sereinement à des stratégies à la hauteur de l’enjeu. Démocratiquement, c’est pour le moins regrettable.»
Le PoP va donc se concentrer sur les élections fédérales où il a d’excellentes chances de conserver le seul siège popiste du pays au Conseil national. Grâce à l’apparentement généralisé à gauche et face à une droite divisée, le maintien du siège du conseiller national Denis de la Reussille est un objectif tout à fait réaliste: «C’est une nécessité que le PoP siège sous la Coupole fédérale, afin que toutes les classes de la population y soient représentées, pour que personne ne soit oublié, rappelle Julien Gressot. Notre programme met la lutte contre la précarité et la baisse du pouvoir d’achat au centre de ses préoccupations depuis la fondation du parti en 1944. Nous allons continuer de défendre en particulier les personnes oubliées, aux revenus modestes, la classe moyenne et nous engager pour réduire les inégalités sociales sous la Coupole fédérale et au sein de toutes les instances où nous sommes présents.»
Le PoP rappelle également son souhait de voir le Département des Finances et de la Santé être séparé. En effet, bien que cette décision revienne au Conseil d’État, il apparaîtrait judicieux de séparer ces deux domaines de ce département mammouth, dont les logiques sont aux yeux du POP opposées. Il est en effet nécessaire que le domaine de la Santé, qui nécessite une réforme en profondeur, soit considéré sous l’angle des politiques de proximité et d’un service public et non sous l’angle des politiques d’austérité.