C’est avec satisfaction que le POP a vu le plan climat passer la rampe, même si ce dernier manque cruellement d’ambition tant par son montant alloué que par les mesures proposées. La députation popiste l’a néanmoins accepté étant donné que ce plan climat pose les bases d’autres plans climats grâce à un amendement élaboré en partie par ses soins et que l’échéance pour arriver à la neutralité carbone a été ramenée à 2040 au lieu de 2050.
Le POP est convaincu de la nécessité de prendre des mesures radicales pour faire face à l’un des plus grands défis du XXIe siècle. Ainsi, le plan climat était particulièrement attendu dans les rangs des député.e.s du POP. Or, force est de constater que ce plan ne répond ni aux attentes ni aux inquiétudes du POP. Notamment en ce qui concerne les inégalités sociales que le dérèglement climatique risque d’exacerber encore plus entre propriétaires et locataires, paysans et citadins. Il s’agira donc d’être particulièrement attentifs à la précarisation de la population.
Deux points ont tout particulièrement choqué la députation popiste :
Premièrement, la compensation extraterritoriale qui permet au canton de Neuchâtel de bénéficier d’investissements à l’étranger afin d’éviter de faire les efforts nécessaires sur son territoire. Il s’agit donc d’une manière de refuser de prendre ses responsabilités à l’égard des générations futures et de l’ensemble de l’humanité.
Deuxièmement, l’exclusion des deux plus gros émetteurs de GES semble également inadmissible aux député.e.s popistes, particulièrement lorsque l’on connait la responsabilité colossale des entreprises dans le dérèglement climatique. Ce principe-là doit disparaître pour atteindre un véritable 100% de neutralité carbone.
Enfin, d’un point de vue plus philosophique sur ce que doit représenter un plan climat et ce à quoi il doit répondre, le POP ne partage pas un certain nombre de principes de base. Le plan climat tel que proposé incite, subventionne et sensibilise. Effectivement c’est important. Cependant, cela ne suffira pas à changer notre trajectoire actuelle.
Notre système économique, qui est largement responsable de la situation catastrophique dans laquelle nous nous trouvons n’est pas remis en cause. Nos habitudes ne sont pas touchées. Aucune mesure contraignante ne se trouve dans ce plan. Rien ne va dans le sens d’une plus grande sobriété et de la décroissance de certaines de nos habitudes de production et de consommation.
Le plan climat permet-il de donner une véritable chance aux générations futures de vivre dans un environnement agréable ou au moins vivable ? Aux yeux du POP, la réponse est non mais c’est un premier pas…
Julien Gressot : Président du POP neuchâtelois, rapporteur de la commission climat et énergie pour le plan climat, 079 608 94 86