Le Conseil d’Etat s’obstine dans le tout-numérique à l’école
Mardi 28 mars, le Conseil d’Etat a réaffirmé sa volonté de fournir un ordinateur portable à chaque enseignant-e du post-obligatoire, contre la volonté du Grand Conseil, exprimée en septembre dernier après l’acceptation d’une recommandation du groupe VertPoP adoptée en septembre dernier. La décision du Conseil d’Etat déçoit notre députée Sarah Blum. Rappelons la position de notre parti dans ce dossier.
Les élèves du secondaire 2 doivent se munir d’un ordinateur en cours et se les procurer à leurs frais avec les inégalités que cela ne manquera pas d’engendrer.
Les enseignantes et enseignants recevront un ordinateur portable de l’Etat ou utiliser le leur sans pouvoir accéder aux ressources internes pour des questions de sécurité. Les ordinateurs fixes (dont beaucoup sont flambant neufs) disparaîtront.
Plusieurs problèmes se posent : acheter des centaines d’ordinateurs dotés de licences et programmes souvent élaborés à l’autre bout du monde alors que la plupart des enseignants n’en a pas réellement besoin est un non-sens et cela participe à cette tendance à la surconsommation à laquelle l’Etat ne devrait pas prendre part tant d’un point de vue idéologique, écologique que financier.
De plus, l’emploi beaucoup plus intensif des ordinateurs en classe engendrera une surconsommation énergétique pour l’Etat et les familles, alors qu’il faudrait plutôt s’acheminer vers davantage de sobriété.
En outre chacun sait que la durée de fonctionnement des ordinateurs portables est extrêmement limitée, encore plus que celle des ordinateurs fixes. Le maintien de ce parc informatique sera donc extrêmement onéreux et énergivore.
A noter encore que l’ergonomie des ordinateurs fixes convient à beaucoup plus de monde et il n’est pas agréable d’avoir à porter un ordinateur portable en permanence en plus de ses cours.
D’autres aspects doivent faire l’objet de notre vigilance, comme une explosion des connexions wifi, le temps passé derrière écrans, etc. et nous ne manquerons pas de revenir avec ces points.
Notre groupe considère en outre que les responsables de ce projet font du greenwashing. On ne peut pas commander des centaines d’ordinateurs qu’il faudra renouveler tous les 4-5 ans, faire exploser la consommation électrique des écoles et prôner le développement durable car on a inscrit 3 mots à ce sujet sur un site.
Rappelons enfin que tout cela pourrait encore être débattu s’il était avéré que les ordinateurs faisaient de nos élèves des génies. Or, il est maintenant assez largement admis que ce n’est pas le cas. C’est même plutôt le contraire et il est parfois compliqué de capter l’attention de personnes qui sont plantées derrière des écrans toute la journée.