En préambule, le groupe Pop-Verts-Solidarité tient tout d’abord à relever la situation difficile qui touche la société neuchâteloise, et en particulier les personnes précarisées, les travailleuses et travailleurs, mais également les artistes, restaurateurs, sportifs, commerçants,indépendants et tous ceux qui souffrent particulièrement dans cette 2ème vague de la crise du Coronavirus. Les conséquences de la situation que nous vivons depuis 9 mois vont clairement dépasser le cadre de ce budget 2021.
Notre groupe tient également à saluer le travail conséquent effectué par l’ensemble des protagonistes pour l’élaboration de ce budget. Ce budget laisse néanmoins PVS sur sa faim.
Armin Kapetanovic
Député POPVertSol
Premièrement, la hauteur des recettes fiscales risque de passer in-ex-orablement en dessous de la barre symbolique du milliard de francs. Cette chute, enclenchée depuis quelques années, résulte notamment des réformes fiscales sur les personnes morales. Pour rappel, en 2014, au niveau des comptes, les montants de ces recettes s’élevaient à 223 millions de francs. En 2019, celles-ci ne se montaient plus qu’à 159 millions de francs. Qu’en sera-t-il dans les comptes 2020 ? 125, peut-être 100 millions ?
Dès lors, PVS déplore le fait qu’aucune mesure de préservation des recettes, comme le moratoire sur la baisse du taux d’imposition sur le bénéfice des personnes morales, n’ait été intégrée, ce d’autant plus que certaines sociétés vont générer des bénéfices considérables.
De plus, la réserve de lissage activée dans le cas présent aurait dû permettre initialement de lisser les flu-ctu-ations con-jon-ctu-relles. Or, les différentes réformes fiscales, qui péjorent d’année en année la situation, sont des facteurs, à proprement parler, structurels. D’une façon générale, le nouveau dispositif de maîtrise de finances est une machine à générer des bénéfices factices puisque obtenus en transférant le découvert vers la dette. La vérité des chiffres est alors occultée.
Tout budget est forcément faux mais l’impression qui se dégage est que la mouture 2021 l’est particulièrement. Des recettes qu’il ne faut surtout pas remettre en cause, dont une part extraordinaire des résultats de la BNS qui aurait aussi pu ou dû partiellement profiter aux communes neuchâteloises.
Des charges liées au COVID qui semblent sous-évaluées, notamment dans le domaine de la santé, sans un mot pour les coûts liés à la vaccination contre le Covid, sachant que selon le Conseil fédéral une partie serait imputée aux cantons. Et finalement, un résultat bénéficiaire qui fera grincer des dents tous ceux qui attendent des aides complémentaires de notre canton, là où par exemple Vaud et Valais ont largement délié les cordons de la bourse. Un budget et résultat qui au final bénéficie probablement à ceux qui le voit comme une construction pré-électorale.
PVS salue néanmoins les investissements, créateurs de richesses, qui se montent à 85 millions de francs. Il s’inquiète néanmoins et une nouvelle fois de la répartition de ceux-ci sur le territoire cantonal. Ainsi, au niveau du patrimoine administratif, ceux-ci se concentrent presque exclusivement sur une seule et même région du canton. A ce titre, jil serait judicieux que le Conseil d’état réponde au postulat 15.121. « Répartition des investissements publics dans notre canton? Quelle réalité? »
Pour revenir au budget, PVS aurait souhaité une meilleure reconnaissance de l’engagement des «premiers de cordées», qui n’ont eu de cesse de se battre pour sauver des vies et servir la communauté. Face à la dotation limitée en personnel, de l’impact physique et psychique sur ceux-ci, et à la pénurie annoncée, des moyens supplémentaires devraient être libérés. Il faut noter qu’ils l’ont été ou le seront au cours de cet exercice 2020 et il est dès lorsla prudence du Conseil d’état est étonnante pour 2021. Enfin, la situation que nous vivons aurait pu permettre également de prendre le virage de la transition énergétique.
En conclusion, conscient qu’il s’agit d’un budget de fin de législature, PVS salue le fait qu’il n’y a pas eu, cette année, de démantèlement de prestations. Il devient néanmoins indispensable d’accroître les moyens pour permettre ou maintenir une couverture sanitaire et hospitalière optimale, nécessitant de se départir d’une conception purement privée ou financière, et de rétablir une situation fiscale saine à court et à moyen terme.
Il recommande enfin l’indexation des revenus de l’aide sociale, filet dans lequel nombre d’indépendants et de salariés précaires risque d’émarger à court terme. Avec une politique d’investissements adéquate, le canton pourra ainsi tendre vers une politique de développement équilibré inscrit dans la durabilité.
Notre groupe acceptera l’entrée en matière, et différents députés interviendront en temps voulu sur les amendements et modifications de lois ainsi que sur notre position finale qui dépendra du devenir des dits-amendements.