La réforme de la LAMal, aussi appelée EFAS, consiste en une uniformisation du financement des différents secteurs de soins: les soins ambulatoires (soins en cabinets médicaux, laboratoire, etc., sans nuitée), les soins hospitaliers stationnaires (qui impliquent une nuitée en hôpital ou en clinique) et les soins de longue durée (EMS et soins à domicile). Ces différents domaines de soins sont maintenant financés par les assureurs-maladie et les cantons sous des modalités de répartition variables. EFAS vise à fixer une clef de répartition unique et est ainsi présentée comme une «simplification».
Or, cette simplification ne consiste en rien d’autre qu’un désengagement des autorités politiques du financement de la santé. Actuellement, selon la LAMal, les cantons, via nos impôts, financent 55% des soins hospitaliers stationnaires, mais ne financent pas les soins ambulatoires. Les cantons financent également 46% des soins de longue durée (EMS et soins à domicile) en moyenne nationale. En bloquant la part cantonale pour le financement des dépenses de santé à 26,9 % pour les trois domaines, EFAS renforce le poids des assureurs qui deviennent les financeurs principaux de notre système de santé, via les primes d’assurance. Très concrètement, cela signifie que les cantons prélèveront les impôts et les transféreront à l’institution commune que les assurances-maladie gèreront. Il s’agit donc clairement d’une mainmise des assurances sur notre système de santé au détriment des pouvoirs publics.
La santé est un droit fondamental qui doit rester en mains publiques! Le retrait des cantons aura des conséquences importantes. Cette décharge de responsabilité financière, dans un secteur où les besoins vont augmenter, en lien avec l’évolution démographique et l’augmentation des maladies telles que les démences, induira une augmentation des frais de participation individuels des patient-e-s (car le plafonnement de cette participation sera supprimé avec EFAS) et une augmentation des primes maladies, même santésuisse le dit!
Les conséquences d’une acceptation d’EFAS seraient délétères. Le désengagement de la responsabilité des cantons entraînera une dégradation des conditions de travail des personnels soignants, qui subissent déjà une forte pression, au risque d’une détérioration des soins aux patient-e-s.
EFAS prévoit également que la participation directe des assuré-e-s (déjà exorbitante en comparaison internationale) augmentera en cas d’hospitalisation. Alors que les primes explosent et que le Conseil Fédéral vient d’annoncer soutenir l’augmentation des franchises minimales dans les assurances maladies.
Le 24 novembre 2024, votons NON à cette révision de la LAMal ! Refusons cette réforme qui conduit à faire des économies sur les personnels de santé, oriente les dépenses de santé vers des domaines à but lucratif et renchérit encore les primes d’assurance.
Comité neuchâtelois contre EFAS
Syndicat des Services Publics NE, Syndicat Unia, Union Syndicale Cantonale Neuchâteloise, Parti Ouvrier et Populaire NE, Grève féministe NE, solidarités NE, Parti Socialiste Neuchâtelois, Les Verts NE, AVIVO.