L’édito de Julien Gressot, président du PoP neuchâtelois.
La campagne électorale est entrée dans sa dernière ligne droite. Nos militant-e-s et les candidat-e-s ont déjà battu le pavé aux quatre coins du canton pour mener une campagne décentralisée, pour n’oublier personne.
Ce slogan illustre à merveille le coeur de nos préoccupations. C’est d’autant plus important que l’inflation va peser toujours plus lourd dans les budgets des ménages: entre les hausses de primes maladie, d’électricité, de mazout, de gaz, de produits alimentaires ou des loyers, un ménage risque de devoir débourser plusieurs centaines de francs par mois en plus l’an prochain. Une situation alarmante qui n’émeut guère la droite de ce pays. Au contraire, sa politique des caisses vides et de la responsabilité individuelle va accentuer l’écart entre les plus riches et les plus démunis en attendant un ruissellement imaginaire que nous promet le capitalisme. Nous ne sommes pas dupes !
Prenons la question sanitaire comme exemple. Là où nous proposons une proximité des soins, un accès le plus égalitaire aux prestations de santé, le PLR plaide pour une assurance obligatoire «light». Autrement dit, face à une hausse des primes qui fait exploser les budgets des travailleurs et des travailleuses, la réponse consiste à réduire les prestations auxquelles ont peut prétendre. Cette fausse santé à la carte – ce n’est pas un vrai choix – ne fait que renforcer une santé à deux vitesses. Celle-ci est pourtant déjà bien en place avec des complémentaires onéreuses que les revenus modestes ne peuvent pas s’offrir.
Au PoP, nous sommes convaincus qu’une caisse unique – nationale ou cantonale – permettrait de reprendre la main sur un dossier qui n’a rien à faire dans une logique de marché. C’est pourquoi nous entendons participer au lancement d’une initiative populaire. Il est impératif que les primes soient calculées en fonction du salaire. En attendant que le système soit modifié, réunissons-nous contre la hausse des primes 2024. Le 29 septembre, soyons nombreux et nombreuses à Neuchâtel!
La baisse du pouvoir d’achat n’est évidemment pas que le fait de la hausse des primes. Avec l’augmentation du taux hypothécaire de référence, les locataires risquent de voir leur loyer augmenter de manière éhontée, notamment par des propriétaires qui en profiteraient alors que les taux d’intérêt de leur emprunts n’ont pas bougé.
Et pour couronner le tout, les prochains mois seront décisifs sur les questions de prévoyance vieillesse. Le 4 mars, nous voterons peut-être sur la réforme LPP 21, une autre attaque contre le pouvoir d’achat. Le projet prévoit en effet une baisse du taux de conversion de 6,8 à 6% qui entraînerait une diminution de rentes pouvant atteindre 3240 fr. par année. Or, les rentes du 2e pilier ne font que chuter depuis des années. Lors de ce scrutin, nous aurons aussi l’occasion de dire oui à la 13e rente AVS, plus nécessaire que jamais. Rappelons à cet égard, qu’au POP nous défendons l’intégration du 2e pilier dans l’AVS pour renforcer le 1er pilier qui est juste socialement et fonctionne sur le principe de la solidarité.
C’est dans ce contexte d’inflation et de précarisation – les revenus modestes subissent bien plus le renchérissement car les hausses des primes maladie, celles des loyers ou de l’énergie ne sont pas proportionnelles au revenu – que nous devons nous mobiliser pour conserver notre siège au Conseil national et même, pourquoi pas, créer la surprise au Conseil des États pour prendre le siège du PLR qui n’a de cesse de vouloir précariser les Neuchâteloises et les Neuchâtelois en s’attaquant au salaire minimum.
Les grands pronostiqueurs autoproclamés qui se sont lourdement trompés en 2019 nous donnent encore perdants cette année. C’est avec plaisir que nous leur donnerons tort le 22 octobre, car mathématiquement, les chances de le maintenir sont tout aussi bonnes qu’il y a quatre ans et nos combats sont plus que jamais d’actualité.
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