La Poste ne doit pas prétériter les régions périphériques et leur population

Le POP, soutenu par le Groupe VertPOP et le groupe socialiste, a déposé une résolution demandant que les Chambres fédérales agissent afin que La Poste revienne sur sa décision de fermeture de 170 filiales et renonce à la diminution de son offre de distribution. La Poste se doit d’assurer des prestations postales de qualité et accessibles à l’ensemble de la population.

Le 29 octobre dernier, La Poste annonçait la transformation programmée d’ici 2028 de 170 de ses 765 bureaux actuels. Dans le canton de Neuchâtel, cela concerne 11 des 24 offices.

Début juin 2024, le Conseil fédéral arrivait avec une proposition de diminution dans la distribution du courrier. Le DETEC suggérait une révision de l’ordonnance postale qui aurait pour conséquence, si elle était acceptée, de ne plus aller vers toutes les maisons habitées à l’année. Les maisons isolées seraient donc exclues du circuit de la distribution quotidienne.

Ces deux décisions portent préjudice non seulement aux régions périphériques, mais également à l’ensemble de notre population et mettent gravement en danger la définition d’un service universel postal sur le territoire national. Pourtant rien ne justifie ces décisions.

La Poste se porte bien financièrement : elle a réalisé des bénéfices qui se chiffrent en dizaines de millions pendant des années, elle peut compter sur une activité colis en plein essor et a engrangé de forts revenus grâce à PostFinance. La baisse de volume du courrier et la diminution du trafic des paiements sont souvent les arguments qu’emploie le Géant jaune pour justifier ces choix. Le démantèlement du réseau postal depuis quelques années étant la preuve la plus marquante de cette vision entrepreneuriale axée exclusivement sur la rentabilité. Au-delà des statistiques, il n’y aujourd’hui pas de raison de réduire la présence de la Poste dans les régions et de s’attaquer de façon aussi frontale au service public. Ces abruptes décisions impacteront également et directement les employé-es de La Poste qui pour la plupart sont déjà sous pression depuis un certain temps.

De plus, plusieurs interventions et initiatives cantonales ont été déposées à la suite des stratégies2017-2020 et 2021-2024.

A leur suite, une commission parlementaire a été chargée d’élaborer une modification des bases légales d’ici à 2023 afin de réaliser leurs demandes, en particulier celle de l’initiative jurassienne exigeant une plus grande participation démocratique et surtout des mesures compensatoires pour les régions touchées. Les autorités fédérales ont cependant repoussé le traitement de certaines demandes et la discussion sur cet objet au printemps 2025.

Par conséquent, le fait que La Poste prenne néanmoins cette décision aujourd’hui est difficilement compréhensible.

La stratégie de diversification et de transformation numérique de La Poste, qui génère des nouveaux emplois, doit se réaliser de manière équilibrée sur tout le territoire national.

Par cette résolution, le Parlement neuchâtelois demande donc aux autorités fédérales – Assemblée fédérale et Conseil fédéral – d’entreprendre les démarches nécessaires afin :

• d’une part, que La Poste revienne sur sa décision de fermeture de 170 filiales comme annoncé et abandonne la diminution de son offre de distribution comme le DETEC le suggère. Ceci afin d’assurer des prestations postales de qualité et accessibles à l’ensemble de la population ;

• d’autre part, que le traitement parlementaire de l’initiative cantonale et des autres interventions à ce sujet soit avancé et réalisé dans les meilleurs délais.