Fusions en terre neuchâteloise

Publié le 6 décembre par Alain Bringolf dans Gauchebdo

Le Conseil d’Etat favorise les fusions, mais toutes les communes n’y adhèrent pas de la même manière.

Le 25 novembre, les citoyennes et citoyens de Peseux ont accepté par 54,56% des suffrages de fusionner avec les communes de Valangin, Corcelles et Neuchâtel. ArcInfo annonçait la nouvelle en titrant que cette décision permettra de créer la troisième ville de Suisse romande au 1er janvier 2021. Le oui l’emporte largement, était-il écrit. «C’est un moment historique !», s’exclamait Violaine Blétry-de Montmollin, conseillère exécutive de Neuchâtel. «Par leur vote, une majorité des habitants ont fait le choix de rejoindre une communauté de 45’000 habitants», expliquait-elle. Ces expressions démontrent que la volonté première de la ville de Neuchâtel était de devenir le Grand Neuchâtel. Il faudra pourtant attendre pour que la fusion soit avalisée, puisque cette semaine, un recours, remettant en cause la régularité du scrutin a été déposé auprès de la chancellerie.

De leur côté, les habitants de la Métropole horlogère ne semblaient pas atteints dans leur honneur à l’idée de perdre leur 3ème rang des communes romandes. Dans un micro-trottoir de la RTN, un intervenant soulignait, avec raison, que La Chaux-de-Fonds devait, en priorité, résoudre, sa situation financière et que son rang parmi les autres communes n’avait aucune importance.

Le Locle – les Brenets

Du côté des Brenets et du Locle, une commission examine la possibilité de réaliser une fusion. Membre popiste du législatif du Locle et participant à la commission intercommunale, Michaël Berly décrit l’état d’esprit qui y règne.

«C’est le 28 mars 2018 que les législatifs des communes des Brenets et du Locle ont accepté séparément la création d’une commission intercommunale occasionnelle chargée d’élaborer une convention de fusion», rappelle-t-il. ll s’agit d’une nouvelle aventure pour les commissaires, qui auront pour tâche d’imaginer et proposer les structures d’une nouvelle organisation communale. «Créer sa propre commune est une première depuis 1848!»,  souligne le Loclois. Le cahier des charges a fixé quatre groupes de travail : Organisation, nom et institutions – Vie locale, qualité de la vie et sociétés locales – Tourisme et mobilité – Finances.

«Ces groupes de travail ont bénéficié de l’appui d’un comité de fusion, composé de quatre membres des exécutifs communaux (deux par communes) ainsi que des membres de l’administration», précise Michaël Berly. La commission veut respecter à la fois la représentativité populaire et celle des communes dans un processus démocratique. Un projet de société est présenté, basé sur le tourisme et la mobilité, la qualité de la vie et les sociétés locales, etc.

Dans une première réunion, la commission intercommunale a clarifié son fonctionnement et désigné les membres des groupes de travail. Dans une deuxième séance, elle a présenté les rapports des groupes et pris des décisions formelles sur les propositions. Michaël Berly souligne «l’excellente collaboration entre tous les commissaires, et ceci, peu importe l’orientation politique de la commune où ils siègent». Pour le militant du POP, «cet état d’esprit est très important et permet d’introduire une vision sociétale dans ses réflexions. Notamment dans le domaine du tourisme, où un catalogue des offres actuelles doit être établi afin d’avoir une stratégie de promotion commune, avec un marqueur identitaire autour de l’éco-tourisme et du patrimoine horloger UNESCO».

Certaines décisions déjà prise au sein de la commission réjouissent particulièrement le POP tels que l’égalité de traitement pour tous les citoyens, le maintien des services de proximité à la population (voirie, conciergerie, social… etc.) et la garantie que tous les emplois actuels seraient maintenus ainsi que tous les salaires et droits acquis. «Le personnel actuel serait intégré dans la nouvelle commune aux conditions du statut du personnel en vigueur au Locle qui est plus avantageux par rapport à celui des Brenets».

Le principe de fusion dépend donc des volontés, qui émargent des orientations politiques. «Un beau projet en perspective», se félicite Michäel Berly.

Alain Bringolf